
Après Chloé Granier, Coup de cœur en 2020 et aujourd’hui dessinatrice à Charlie sous le pseudonyme d’Udine, voici le grand retour de l’atelier de gravure : preuve que la qualité du dessin est très importante dans le dessin de presse. Dans la tradition des artistes du XIXe et plus près de nous avec Honoré, formidable graveur.
Le dessin de Cyril Boivin, avec ses hachures fines et ses trames sensibles, est à rebours de certains dessins plus impactants. Il chuchote...
Comment parler d’un dessin ? Voici une question bien compliquée pour quelqu’un qui dessine pour ne pas avoir à s’expliquer…
D’abord, en règle générale, un dessin commence plus ou moins par un trait. Ça tombe bien, moi, j’adore les traits : je passerais mon temps à en couvrir une multitude de feuilles ! Il faut dire que, depuis longtemps déjà, ma « bibliothèque visuelle » est remplie de grands noms qui partagent une obsession pour le trait : des gens comme Daumier, Doré, Rembrandt, Dürer, Franquin, Quino, Claude Serre, Peter de Séve ou encore Chris Riddell. Et pour ne rien arranger, il a fallu que j’entre à l’École Estienne pour y apprendre la gravure ! Et avec elle, ce sont de nouvelles perceptions du dessin qui s’ouvrent à moi.
Comment passer d’une discipline comme la gravure au dessin de presse ? Ai-je besoin de préciser que les premiers dessins de presse ont été gravés, et plus tard lithographiés ? Et après tout, dessin de presse ou gravure ne sont rien moins que du dessin.
Mais je ne vous ai pas avoué une chose : dans la vie, je n’aime pas que les traits ; comme beaucoup de gamins, j’aime aussi les animaux. C’est peut-être en partie ce qui explique mon attrait pour la fable : non seulement celle-ci permet d’accentuer le comique de certains de nos contemporains mais, croyez-moi, le plus hideux des crapauds sera toujours plus réjouissant à dessiner que la meilleure des crapules.
Alors comment parler d’un dessin ? Je crois que la plus simple des réponses reste « en dessinant ».